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Panne du progrès social et politique ; foi dans le progrès scientifique et technologique…

Scientifique ou politique, individuel ou partagé, économique ou environnemental : le regard des Français sur le Progrès

Une étude de l’Institut Bona fidé pour la Banque Publique d’Investissement

Les Français préfèrent le savant et boudent le politique

« On n’arrête pas le progrès… » Le dicton populaire est aujourd’hui à l’épreuve des représentations des Français. C’est ce que révèle notre enquête exclusive pour la Banque Publique d’Investissement (BPI), réalisée à l’occasion de la dixième édition de BIG, le plus grand rassemblement business d’Europe.

 

Longtemps synonyme de conquêtes collectives, le progrès social et démocratique paraît aujourd’hui en panne pour les Français. Pire, dans une société minée par le sentiment d’injustice, il ne paraît plus accessible qu’à une minorité. Si les Français demeurent attachés à la notion de progrès de manière générale, c’est principalement parce qu’ils croient encore, et assez fermement, au progrès scientifique et technologique. À l’heure des grands bouleversements technologiques et de la prise de conscience de la société vis-à-vis des enjeux environnementaux, une nette majorité considère que le progrès économique n’est pas incompatible avec le progrès environnemental, et que le progrès technique peut réconcilier économie et écologie. Ces opinions sont majoritaires dans toutes les classes sociales et les catégories d’âge, et les plus largement partagées au sein de la jeunesse. L’opinion publique est ainsi majoritairement « technosolutionnistes », espérant que le progrès technique permettra de maintenir un niveau de confort et de bien-être, et d’éviter une décroissance largement réfutée pour les répondants. Dans un contexte où le politique est impuissant et empêché, les Français s’en remettent au progrès et à l’innovation portés par les entreprises et les scientifiques pour espérer un futur meilleur, et désirable.

 

« Le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous »… là encore, l’adage se heurte au mur des représentations. L’opinion publique, et c’est un problème politique essentiel, considère que le progrès est inégalitaire et désormais accessible qu’à une minorité. Cette perception d’un progrès réservé à quelques-uns empêche aujourd’hui toute projection de l’opinion dans une dynamique collective. Sept Français sur dix estiment que le « progrès économique » est « réservé à une minorité », six sur dix portent un jugement similaire sur le progrès social et scientifique, et plus de 54 % sur le progrès médical, technologique et démocratique.

Entre les citoyens et les dirigeants d’entreprises, pas l’ombre d’un doute ?

À l’occasion de l’évènement BIG, nous avons croisé les résultats de cette enquête grand public avec ceux d’une étude réalisée par Bpifrance Le Lab auprès de 488 dirigeants d’entreprises, complétés par 8 entretiens auprès de dirigeants, d’universitaires et acteurs de la société civile. Si les citoyens et les dirigeants partagent le sentiment de vivre dans un pays en régression et portent la technologie en horizon commun, ils divergent assez nettement sur la responsabilité de l’entreprise dans la société. Les dirigeants d’entreprise interrogés considèrent à 44 % que la principale mission de l’entreprise est de développer des biens et services répondant à des besoins. Ils sont 23 % à estimer que leur principale responsabilité est de créer des emplois. À l’inverse, 27 % des Français placent la création d’emploi en première responsabilité de l’entreprise dans la société pour 14 % seulement mettant en avant la responsabilité est de développer des biens et services. Ils sont autant à attendre de l’entreprise qu’elle améliore le bien-être des salariés.

Illustration article

Chiffres clés

  • 91 % des Français déclarent que le terme « progrès » évoque un sentiment plutôt positif, tout comme les termes régulièrement associés à son champ lexical, « innovation », « technologie » et « science » connotés positivement également par neuf Français sur dix.
  • 47 % des Français ont le sentiment de vivre dans un pays « en régression » alors que 29 % ont le sentiment de vivre dans un pays « en progrès », 24 % déclarant vivre dans un pays « ni en progrès ni en régression ».
  • 64 % des Français, et 81 % des 18-24 ans considèrent que la technologie peut produire un monde meilleur.
  • 62 % jugent qu’aujourd’hui croissance économique et préservation de l’environnement sont compatibles. 71 % des 18-24 ans partagent cette opinion.
  • 55 % voient le progrès technique et technologique comme « créateur d’emplois », 45 % le percevant à l’inverse comme « destructeur d’emplois ».
Méthodologie :

L’enquête a été menée par l’institut Bona fidé auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région, selon les données les plus récentes de l’Insee. Les interviews ont été réalisées par questionnaire autoadministré en ligne du 2 au 5 septembre 2024.

Le Rapport Complet

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