Chaque soir, nombreux ont été les Français à faire entendre leurs encouragements à leurs fenêtres. Les soignants ont été et sont encore au front contre le Covid-19. Un article paru dans la revue Science met en lumière des études sur les dégâts psychologiques que chaque crise sanitaire provoque chez les soignants, Covid-19 inclus.
Ainsi, ces dernières semaines en Chine, et en particulier à Wuhan, 72 % des soignants ont éprouvé des symptômes de détresse psychologique (dépression, anxiété, insomnie, etc.). En Italie, le trouble de stress post-traumatique est présent chez la moitié des soignants, et surtout chez les jeunes femmes. Pire encore, les niveaux d’épuisement, de détresse et de stress post-traumatique chez les soignants ayant exercé dans d’anciens foyers épidémiques resteraient considérablement plus élevés qu’en temps normal jusqu’à deux ans après les épidémies ! L’OMS recommande des périodes de repos pendant le travail, une nourriture saine, un niveau d’activité physique minimum ainsi que des contacts avec la famille et les amis pour réduire cet impact post-traumatique.
Et dans la réalité…? Plusieurs pays ont mis des mesures en place : permettre aux soignants de se reposer plusieurs fois par jour, mettre à leur disposition des informations précises pour réduire le risque de contamination et donc la pression qui repose sur leurs épaules, former des équipes d’intervention psychologique, leur proposer des consultations à distance avec des psychologues et psychiatres bénévoles…
Et en France ? Comment se porte la santé mentale de nos médecins, infirmiers, sage-femmes, aide-soignants ? Et, demain, dans « le monde d’après », que ferons-nous pour faire mentir Boris Vian qui s’interrogeait : « quoi de plus seul qu’un héros » ?
Nous observerons de près le sujet dans les semaines qui viennent en allant prendre le pouls des hôpitaux et observer quelles mesures sont prises à posteriori.
Déborah KHAGHANI