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Effet post-covid. Le voyage se transforme mais son imaginaire également. Alors que l’avion était associé à celui de la grande évasion, le facteur écologique se profile comme une zone de turbulence… On parle bien sûr de la petite minorité que représentent les voyageurs internationaux. Rappelons que seuls 4 % des Français prennent l’avion régulièrement d’après un rapport de l’ONG britannique Possible qui se base sur des chiffres de 2019.

Ce phénomène qui s’observe toutefois au niveau mondial porte même un nom : le « flygskam » (en suédois) ou « flight shame » ou encore « avihonte » chez nos camarades Québécois.  Très populaire en Europe du Nord, il toucherait selon Google Trends jusqu’à 10% des Français en 2021, tout au moins pour les vols domestiques.

Mais de son côté, le secteur aérien observe une certaine continuité dans la fréquentation aérienne et devrait retrouver en 2023 son niveau d’avant-pandémie selon l’Association internationale du transport aérien (Iata).

Au-delà des chiffres, ce que l’on pressent c’est avant un signe avant-coureur de changement dans l’imaginaire du voyage. Instagram nous lâche ici quelques infos comme le rappelait la fondatrice de Switch interviewée par les Echos en décembre dernier « Les ‘Y’ continuent de prendre l’avion, mais postent moins d’images de hublots ou de tarmacs. Ils passent sous silence comment ils sont arrivés à destination ! À l’inverse, ceux qui prennent le train de nuit, qui utilisent le covoiturage, le vélo, le van, le mettent largement en avant. »

Alors aux petits signaux, les grands remèdes :

De nombreuses compagnies aériennes réagissent et proposent (entre autres choses) de compenser les émissions carbones de nos voyages en plantant des arbres. 100 000 arbres auraient ainsi été plantés en 2020 grâce aux « éco-voyageurs » d’Air France. Et le débat s’emballe…les initiatives sont pour les uns rassurantes et bienvenues, mais d’autres les questionnent…sont-elles pour autant utiles.

Pour eux, personne ne peut garantir que les arbres plantés aujourd’hui absorberont la quantité promise de CO2 sur 25 ans, sans compter que ces arbres peuvent tomber malades et disparaître dans des incendies, même dans des endroits où cela semblait impossible il y a 20 ans. Il faut aussi trouver les surfaces pour planter ces arbres en nombre considérable sans compter les autres problèmes à prendre en compte, comme le coût élevé des efforts de reboisement à grande échelle ou même… les émissions supplémentaires résultant de la plantation et de l’entretien des arbres !

Dans tout cela, ce qui est certain c’est que l’imaginaire de la forêt l’emporte sur tous les autres, le décor est désormais planté et finira peut-être par nous réconcilier !