« On a sans doute, en quelque sorte, moins rêvé aux étoiles que certains autres » dit le Président à l’animateur de The Voice. La référence à « L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche » de Cervantes et à sa comédie musicale est immédiate.

L’erreur dans la stratégie de vaccination, c’est donc la faute à l’Europe, une Europe qui a moins rêvé que l’Amérique de Donald Trump !

« Rêver un impossible rêve (…) tenter, sans force et sans armure, d’atteindre l’inaccessible étoile (…) telle est ma quête ». 

Jupiter en Brel ou Don Quichotte et Docteur Véran en Dario Moreno ou Sancho Pansa ? Aux paroles récurrentes de cette chanson, les fauteuils de The Voice risquent de ne pas se retourner faute de coaches et de français à la hauteur de l’intelligence stratégique déployée par ces gouvernements depuis un an. Leur quête à eux, c’est une « sortie de crise» qui va de dé-confinements en re-confinements mais qui devient tellement semblable à cet extrait de la chanson donquichotesque… Hélas, la crainte est que ce ne soit, en l’occasion, pas la version originale que nous vivions mais le remarquable making off devenu documentaire à succès « Lost in La Mancha ». Durant l’été 2000, deux réalisateurs sont chargés de filmer le tournage de « L’homme qui tua Don Quichotte », que Terry Gilliam a décidé de réaliser avec Johnny Depp, Vanessa Paradis et Jean Rochefort en vedette. Le tournage dans un désert espagnol vire à la catastrophe : survols d’avions de combat incessants, pluies diluviennes dans un endroit très sec en été, matériel et décor détruit et inutilisable, et Don Quichotte alias Rochefort, malade qui ne peut plus monter à cheval. Terry Gilliam devient l’acteur principal et involontaire de ce documentaire catastrophe où la catastrophe est tout simplement la réalité à laquelle on assiste.

Encore bravo aux spins docteurs pour une analogie aussi limpide, mais souvenez-vous aussi que Terry Gilliam est l’auteur des Monty Python, une inspiration burlesque pour vos prochaines idées créatives. Revenons-en à Don Quichotte et à son célèbre valet, « sans arme et sans armure », il leur restera leurs masques de théâtre pour peu « qu’ils n’aient pas le masque de la défaite à la fin de cette errance solitaire », seuls avec Rossinante ? Qué serà serà ?

Robert ZARADER