On avouera modestement ou naïvement ne pas avoir, pas encore !, totalement saisi l’ampleur de la menace. Et pourtant, de partout résonnent les cris d’alarme appelant à la résistance. Qui menace Noël ?
La liste de ceux qui en veulent à Noël est longue comme le bras : les-syndicats-de-cheminots-qui-appellent-à-la-grève, les abstentionnistes du sapin, le Covid, ses variants et leurs alliés non-vaccinés, ceux qui préfèrent dire « bonnes fêtes » plutôt que « joyeux Noël », etc… L’important est de trouver un bouc-émissaire. On s’étonnerait presque que l’écriture inclusive, qui a le dos large, n’ait pas déjà été accusée d’en vouloir à Noël.(le). La profusion d’ennemis désignés ne gêne pas les sauveurs autoproclamés de Noël : « on n’abdique pas l’honneur d’être une cible », doivent-ils penser.
Mais qui sont ces sauveurs de la sacro-sainte convivialité des fêtes de famille ? Le lobby du foie gras ? Celui des jouets Made In China ? Les confiseurs ? Ils sont partout, puisque chacun d’entre nous est appelé à devenir gardien de la tradition, mais de la bonne, gare à ne pas se tromper !
Au regard de l’enjeu, il s’agit tout de même de sauver Noël rappelons-le, leurs armes semblent bien dérisoires. Se laver les mains, travailler depuis chez soi, prendre la voiture ou privilégier la concurrence italienne à notre bonne vielle SNCF, décorer son arbre mort sapin… On oserait en rire si le moment ne semblait pas si grave.
Pourtant, Noël a-t-il vraiment besoin de tous ces lutins ? Ne pense-t-il pas secrètement, à l’instar de Renaud dans sa chanson Hexagone : « je voudrais tous les voir crevés, étouffés de dinde aux marrons » ? N’a-t-il pas plutôt envie qu’on le laisse tranquille plutôt que de l’accommoder à toutes les causes ? Il en a vu d’autres ! Sans même aller chercher jusqu’au solstice d’hiver, cela fait désormais plus de 2000 ans que les hommes célèbrent Noël. Et rien encore n’a empêché cette fête religieuse, païenne ou commerciale – rayez la mention inutile- de se tenir.
Au fil des siècles, les épidémies, les guerres, les dictatures ont tenté ce qu’elles pouvaient mais rien n’y fait : Noël est coriace. Cette année encore, ce n’est pas un virus de deux ans d’âge qui aura raison de ce grand moment de retrouvailles plus ou moins franches. Alors plutôt que s’évertuer à sauver Noël, espérons que c’est lui qui nous sauvera… jusqu’à l’année prochaine !