Près de 2 millions de contributions en ligne lors du Grand débat national, des dizaines de milliers de réunions locales, courriers et courriels reçus ; 150 citoyens tirés au sort pour participer directement à la Convention citoyenne pour le climat ; 8 700 contributions sur la plateforme collaborative en ligne « le jour d’après » ouverte début avril en pleine crise sanitaire ; lancement de la consultation citoyenne du CESE sur l’hôpital de demain…[1]
Des chiffres sans équivoque et une multitude d’initiatives qui montrent que la participation citoyenne s’installe progressivement dans le débat et la décisions politiques, aux côtés de la parole des élus et du point de vue des experts. Comme si notre système renouait avec ses principes démocratiques fondamentaux et que l’on reconnaissait aux citoyens une capacité à prendre part à la vie publique, intelligemment, légitimement, pour éclairer la recherche de l’intérêt général, loin des représentations d’un peuple indomptable, soumis aux seules passions tristes.
La crise l’a encore plus fortement montré. Au-delà des Français en première ou seconde ligne, c’est aussi cette troisième ligne, formée de citoyens « ordinaires », qui s’est très vite organisée pour créer de nouvelles solidarités ; en bref, se mobiliser et contribuer, chacun à sa mesure, à sa hauteur, dans la lutte contre l’épidémie. En témoigne notamment le succès de la plateforme jeveuxaider.
Alors, contrairement aux apparences qui pourraient laisser penser que la gestion de crise ne se résout pas grâce au débat démocratique car le temps des décisions y est trop court, les enjeux trop complexes, les responsabilités trop grandes, la période semble avoir renforcé en réalité la volonté des citoyens de prendre part aux débats, comme à l’action collective, et qu’il fallait même compter sur la force de mobilisation populaire.
Mais si les propositions qui émergent sont le signe bien réel de la vitalité démocratique qui anime tous les territoires, seront-elles finalement écoutées et suivies pour décider des politiques publiques à venir ? Et plus encore, le principe de participation directe et continue des citoyens aux choix de société, économiques, environnementaux, etc. fera-t-il désormais partie intégrante du processus institutionnel en place – au-delà des temps forts électoraux ? Vœux pieux ou lettre morte, chambre du futur, tirage au sort ou consultation systématique, etc. Qu’en sera-t-il ? C’est ce que nous observerons attentivement.
Réagissez en 160 caractères… et si vous avez besoin de plus d’espace, n’hésitez pas à nous envoyer votre contribution par e-mail à 11mai2020@equancy.com, nous la republierons ici.
Marinette VALIERGUE
Marinette Valiergue
Directrice Conseil
Ceci peut aussi vous intéresser
PRÉSIDENTIELLE US : TOO CLOSE TO CALL
Scientifique ou politique, individuel ou partagé, économique ou environnemental : le regard des Français sur le Progrès
Partage de la valeur, démocratie, RSE… : le regard et les attentes des salariés français à l’égard des entreprises
L’ancien maître des horloges est devenu le spectateur du sablier
B comme Bonheur
Diamonds are the girls’ best friend… ou pas
Un nouveau mouvement aux ramifications complexes et mondiales encourage les…