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Être une « autre cause » par temps de pandémie

Le 23 septembre dernier, la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement annonçait une aide…

Le 23 septembre dernier, la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement annonçait une aide supplémentaire de 100 millions d’euros à destination du monde associatif.

 

Depuis plusieurs mois déjà, la Covid-19 a accaparé l’espace médiatique et, du jour au lendemain, les associations portant « d’autres causes » se sont vues relayées au second plan. Privées de leurs rassemblements, de leurs campagnes de collectes sur le terrain ou encore de leurs maraudes, elles ont aussi dû, dans le même temps, courber l’échine face à l’omniprésence de la pandémie dans les médias. Le monde associatif accuse aujourd’hui le contrecoup de cette ère Covid. Aussi, les dons se dirigent désormais en priorité vers les associations et les instituts de recherche qui travaillent à l’éradication du virus. En mai, déjà, les promesses de dons au niveau mondial dépassaient les 7 milliards d’euros.  Le mythique Iphone rouge d’Apple, dont une partie des ventes finançait jusqu’à présent la recherche pour le VIH, est aujourd’hui engagé dans la lutte contre la Covid-19.

 

« Les dons ne baissent pas, ils s’effondrent », indiquait Axel Kahn, Président de la Ligue contre le cancer, au sortir du confinement. Fin août, Françoise Barré-Sinoussi, Présidente de Sidaction, indiquait un manque à gagner de « 4 millions d’euros » pour son association.

 

On ne voit pas le bout de cette pandémie, dans nos quotidiens comme dans les médias ! Mais alors, les associations sont-elles condamnées à rester au second plan des préoccupations et de l’espace médiatique, tant que nous n’aurons pas trouvé LE vaccin anti-Covid ? De tout temps, et encore plus maintenant, cet espace médiatique est nécessaire pour fédérer, alerter, engager, mobiliser… Comment donc ce monde associatif peut-il encore l’occuper ? Existe-t-il une communication « d’après » ? Les associations doivent-elles mettre une pincée de Covid-19 dans leurs prises de parole pour regagner du terrain ? Certaines d’entre-elles en tout cas, semblent faire ce choix : « 2020 a été une année particulière à plus d’un titre, notamment en raison de l’actualité liée à l’épidémie de Covid-19, dans laquelle l’Institut Pasteur s’est fortement mobilisé. Parce que le combat doit continuer sur l’épidémie de Covid-19, mais aussi contre toutes les autres maladies qui nous menacent, il est important de poursuivre notre mobilisation », nous dit Alexandra Lamy, comédienne et marraine de l’Institut Pasteur, dans une vidéo dédiée au lancement de l’édition 2020 du Pasteurdon. Du côté des Restos du Cœur en revanche, peu de mots, mais des mots choc : « Le monde d’après, on l’aurait imaginé avec moins de pauvres », voilà comment débute la nouvelle campagne de communication de l’association. La communication « choc » peut-elle encore produire un électrochoc ?

 

Ou alors faut-il s’engager dans des campagnes de communication qui cassent les codes et s’adressent aux jeunes générations spécifiquement ? L’association Amnesty International a fait ce pari, en s’associant au collectif Z Event, qui organise chaque année une collecte de fonds au profit d’une cause. Collecte qui sort de l’ordinaire puisqu’il s’agit de réunir des « streamers » qui vont se relayer pour proposer des « lives » en continu le temps d’un week-end. Que l’on soit ou non familier de ces terminologies, le résultat est plutôt engageant : pour son édition 2020, Z Event a récolté 5,7 millions d’euros au profit d’Amnesty International.

 

Que pouvons-nous déduire de ces premières tendances qui semblent se dégager ? Les autres causes vont-elles pouvoir se réapproprier une partie de l’espace médiatique ?

 

Camille STUDER

Publié le 3/11/2020

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Tags : Engagement citoyen Post

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