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Une consommation plus durable… dans la durée ?

Nombreuses sont les études faisant état de l’évolution des comportements de consommation observée durant le confinement.

Nombreuses sont, ces jours-ci, les études faisant état de l’évolution des comportements de consommation observée chez les Français. Au-delà des comportements spécifiques à la crise, tels que le stockage de produits alimentaires et d’hygiène, trois tendances – déjà observées avant la crise – semblent s’être amplifiées.

 

La première, évidente dans le contexte, est le recours croissant à l’achat en ligne. Le e-commerce, et ses canaux de livraisons, à domicile et via le drive, prospèrent. Concernant la seule vente de produits alimentaires, une infographie du Monde note une hausse de 117 % de la livraison à domicile entre la semaine du 20 au 26 avril 2020 par rapport à la même semaine en 2019, et de 81 % pour le drive. Alors que l’une des propositions de la concertation citoyenne sur « le jour d’après » retenues par les Parlementaires invite à « la sobriété et à l’éthique du numérique », cette tendance va à rebours d’une consommation plus durable. Les deux autres tendances néanmoins font pencher la balance vers celle-ci.

 

En effet, la proximité est plus que jamais le maître-mot. Une étude BNP-Paribas/Ifop publiée courant avril montre que « plus d’un quart des Français indiquent se rendre davantage dans les commerces de proximité », à la fois par solidarité pour les acteurs de l’économie locale (65 %) mais aussi par souhait de « réorienter leur consommation vers des produits plus locaux » (57 %).

 

De plus, cette crise semble avoir accéléré la volonté des Français de manger plus sainement, le bio affichant une croissance importante durant la période de confinement. Parmi les résolutions des Français, « l’achat de produits alimentaires apportant une meilleure qualité nutritionnelle » fait consensus (étude Opinion Way). En outre, le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) observe un renforcement de tout ce qui contribue à la « fortification nutritionnelle », tels que les compléments alimentaires et les probiotiques.

 

S’il est aujourd’hui trop tôt pour affirmer la permanence de ces comportements post-confinement, cette crise aura – a minima temporairement – renforcé l’attention des consommateurs sur l’impact sanitaire et éthique de leur consommation. Le terme général de « consommateurs » reste néanmoins à préciser car, comme l’analyse le directeur du département « opinion et stratégies d’entreprise » de l’IFOP Jérôme Fourquet, la question budgétaire et sociale influencent largement les arbitrages de chacun. Ce sont avant tout les consommateurs des catégories favorisées déjà sensibilisés aux questions de circuits courts et du bio « qui ont vu dans cette crise une validation de leur grille d’analyse » et seront enclins à poursuivre ces transformations. Une autre partie de la population conserve son mode de consommation habituel pendant cette période. Pour ceux-ci, la consommation est très « statutaire », voire « identitaire ». Les files d’attente interminables devant les McDrive en ont été, selon l’analyste, une des illustrations marquantes.

 

Et vous, en quoi vos habitudes de consommation ont-elles changé pendant le confinement ? Comptez-vous poursuivre ces transformations post-confinement ?

Publié le 18/05/2020

Mathilde CALVEZ

Consultante senior

Passionnée par l’actualité sociétale et les nouvelles tendances de communication, Mathilde Calvez est diplômée d’un master de Science Politique et d’un MBA en Communication Publique et Influence à l’EFAP. Originaire de Bretagne, Mathilde aime rentrer à Brest profiter de l'air marin, de sa famille et des douceurs gastronomiques.

Tags : Consommation Post

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